Si vous avez parcouru le web récemment, vous savez que les conseils pour obtenir un prêt commercial ne manquent pas. Les critères pris en compte par les banques sont assez bien connus et présentés.
Moins nombreux sont les professionnels qui se placeront dans vos souliers afin de vous aider à établir le juste montant à emprunter.
Or, que l’on démarre une entreprise, que l’on soit en phase de rachat ou que l’on souhaite faire croitre ses opérations, la première nécessité est de bien fixer le montant des actifs à financer à l’extérieur.
Il s’agit d’aller chercher de l’argent frais. Mais aussi d’identifier les besoins exacts, et la meilleure répartition de la charge selon la structure de vos activités, vos projections de croissance, les demandes de garanties et le type d’investisseur.
Vous êtes propriétaire d’entreprise, vous cherchez à accroître votre activité: voici quelques conseils pour vous aider à fixer le montant de financement que vous devez aller chercher.
Bien connaitre sa structure de coûts
Une solide connaissance de la structure de coûts est la base d’un projet de financement réussi. Cela peut paraitre simpliste, c’est pourtant loin de l’être. Le travail de recherche de financement nécessite de mettre sur le papier tous les besoins et coûts des activités actuelles et prévisionnelles.
Premièrement, vous devez évaluer tous les coûts liés à la croissance désirée, comme l’implantation des équipements, la construction d’une bâtisse, les nouvelles embauches, les frais d’administration et de promotion. Faire des vérifications et demander des soumissions constituera une importante tâche.
La suite consistera à prévoir l’imprévu, en proportion différente selon les items. Par exemple, pour une construction de bâtisse, vous devriez parier sur environ 10% d’imprévus ou surcoûts.
L’évaluation financière devra ensuite tenir compte de l’existant. Actifs, passifs, seront regardés à la loupe et des prévisions d’inflation devront être appliquées pour un portrait précis et convaincant. L’inventaire est aussi un élément à ne pas oublier.
Soutenir le fonds de roulement
On y pense souvent quand on démarre, et moins quand on veut grandir: vous devrez vous pencher de près sur votre fonds de roulement. La trésorerie de départ doit tenir compte du loyer, des assurances, des achats de fournitures, des salaires et charges sociales, de l’électricité, des frais de déplacement et bien d’autres. Votre BFR (besoin en fonds de roulement) doit être ajusté en fonction de vos prévisions d’augmentation de chiffre d’affaires.
Sans compter que, pour les comptes payables, on vous demandera de faire preuve d’une certaine dose de pessimisme aussi. Vous devrez imaginer ce qu’il se passera si vos fournisseurs souhaitent être payés rapidement tandis que vos créanciers sont en retard.
On considère que 3 à 6 mois de dépenses de frais fixes, dépendamment de l’activité, doivent être disponibles d’avance.
Pouvez-vous obtenir de l’aide si ce n’est pas le cas ? On vous dira souvent qu’un financement extérieur doit servir à payer vos investissements, et non votre roulement. Il existe cependant des exceptions, en autant que les prévisions financières soient claires en ce sens. À noter qu’obtenir ce financement dépendra beaucoup de votre portion de mise de fonds.
Préciser votre investissement et votre capacité de réinjection
Une fois les besoins de l’entreprise bien évalués, se posera la question fondamentale de l’investissement personnel. La compétence des actionnaires est une donnée fondamentale pour les prêteurs, afin de décider s’ils ont suffisamment confiance dans votre projet.
Il est important également pour vous de bien anticiper quelle sera la part de votre financement dans le projet. On estime généralement que les actionnaires devraient financer entre 20 et 30% d’un projet de croissance. En plus de cette estimation initiale, les prêteurs exigeront une capacité de réinjection en cas de coup dur. Cela signifie que vous devez fixer le montant de financement en tenant compte de vos actifs personnels, et de ce que vous souhaitez « mettre en jeu ».
Dans de nombreux cas, la solidité du dossier des entrepreneurs fait la différence dans un dossier de financement.
Prévoir le remboursement, le ROI investisseur et les demandes de garanties
N’oublions pas qu’en bout de ligne, la démonstration de la structure de coûts et la mise en place du financement sont les gages de votre capacité de rembourser vos bailleurs de fonds. En d’autres termes, vous devrez assumer des obligations liées à la nature de votre projet mais aussi au montant emprunté.
Celles-ci couvriront plusieurs aspects. Une caution personnelle vous sera demandée. Selon le montant, on pourrait vous demander des droits sur les comptes recevables; sur les actifs, comme votre bâtisse, vos équipements, et peut-être même sur vos stocks.
Le montant du prêt octroyé par les institutions financières aura naturellement un grand impact sur le remboursement à prévoir, d’où la nécessité, une fois la structure du projet bien établie, de valider les ratios. Vous devez aussi conserver une capacité de réinvestissement pour la suite de vos projets.
En outre, si vous êtes amené à varier vos sources de financement et à faire appel à des partenaires privés, vous aurez à consentir un retour sur investissement, une politique d’octroi de dividendes. Cela influencera la gestion de vos affaires et votre style de vie.
Rester ouvert et répartir les risques
Il est fort possible que l’exercice de montage de votre projet ouvre de nouveaux horizons. Un projet de financement peut initialement être évalué à 250 000 $ et se transformer en un besoin de 850 000 $ – tout en restant, rassurez-vous, parfaitement viable !
Vos discussions avec votre conseiller en financement, mais aussi avec des investisseurs vous apporteront de nouvelles idées et de nouveaux éléments de réflexion. L’échelonnement de votre projet est également une variable à considérer.
Restez donc ouverts quant à vos objectifs de financement. Souvent, on vous proposera un peu moins que ce que vous espériez, mais un montant plus bas provenant d’un investisseur de confiance peut ouvrir des portes.
Une fois le montant du financement fixé et votre dossier monté, vous pourrez évaluer vos options de répartition du risque parmi différents types de bailleurs. Cette répartition pourrait effectivement impacter le montant final de financement que vous souhaitez aller chercher. Pour en savoir plus, voyez ici.
À retenir
- Documenter ses prévisions est essentiel pour prouver leur réalisme
- Vous devez prévoir un montant pour couvrir les imprévus
- Ne négligez pas vos besoins en fonds de roulement
- Évaluez judicieusement votre mise de fonds et votre capacité de réinjection